IMPÔTS – Le gouvernement a précisé ce mercredi 30 août sa feuille de route fiscale en dévoilant, lors de l’université d’été du Medef, les détails des réformes prévues pour les entreprises, très attendues par les patrons, ainsi que des mesures sur les économies des particuliers.
L’exécutif a choisi la tribune offerte par le rendez-vous patronal, qui se tient sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas dans les Yvelines, pour faire œuvre de pédagogie auprès des entrepreneurs, à moins d’un mois de la présentation du projet de loi de finances pour 2018, prévue le 27 septembre.
Sept ministres et secrétaires d’Etat ont pris la parole devant les chefs d’entreprise, dont le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire et celui de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, afin de vanter la volonté de réforme du gouvernement.
Voici un point sur les pistes confirmées par le gouvernement ce mercredi.
« Il y a (dans le projet de loi de finances pour 2018, NDLR) un prélèvement forfaitaire unique, ce qu’on appelle la ‘flat tax' », qui sera « de l’ordre de 30% », a déclaré Gérald Darmanin à Jouy-en-Josas. « Toute assurance-vie de moins de 150.000 euros ne sera pas soumise à ça », a-t-il ajouté.
Le ministre a en revanche indiqué être en discussions avec le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire sur la taxation des contrats de plus de 150.000 euros. Actuellement, la taxe à payer lors du déblocage des contrats d’assurance-vie est de 23%.
« On est en train de travailler avec Bruno Le Maire pour effectivement proposer autour du revenu du capital la chose la plus intelligente possible, non pas pour satisfaire tel ou tel lobby, mais pour satisfaire la création de richesse, l’entreprise et l’emploi », a-t-il expliqué.
« On est bien obligés au bout d’un moment de mettre une ‘flat tax’ sur (…) un certain nombre de revenus du capital, parce que sinon on n’impose pas grand-chose, et donc on retombe dans le mal français », à savoir « des taux élevés avec une petite assiette », a-t-il justifié.
Selon une source proche du dossier, cette taxation devrait concerner de 3 à 4% des contrats d’assurance-vie.
- Plan Epargne Logement (PEL)
Pas d’annonce spécifique sur les PEL à Jouy-en-Josas, mais selon Le Figaro, les plans d’épargne logement tomberaient sous le régime du Prélèvement forfaitaire unique (PFU) au bout de 12 ans. A l’heure actuelle, les intérêts d’un PEL d’une ancienneté moindre s’acquittent de la CSG et de la CRDS uniquement. Au-delà, les intérêts entrent dans le calcul de l’impôt sur le revenu.
A compter de la mise en place du PFU, qui sera présenté fin septembre avec le Projet de loi de finance, les détenteurs de PEL pourront choisir d’opter pour ce prélèvement d’environ 30% tout compris (CSG, CRDS, impôt sur le revenu…). Mais si leur taux d’imposition sur le revenu est inférieur à 30%, il sera plus intéressant de conserver le système actuel.
Il figure parmi les priorités affichées: la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS), actuellement proche de 33%, et que le gouvernement souhaite ramener à 25% d’ici la fin du quinquennat afin de la rapprocher de la moyenne européenne.
Contrairement à ce qui avait été prévu par l’ancien gouvernement, la baisse se fera de façon uniforme à partir de 2019 pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, a annoncé Bruno Le Maire. La nouvelle trajectoire conservera certes la mise en place d’un taux de 28%, en 2018, pour les entreprises faisant moins de 500.000 euros de bénéfices.
Mais dès l’année suivante, le taux sera abaissé de façon identique pour l’ensemble des entreprises: 31% en 2019 -avec maintien du taux à 28% pour les bénéfices inférieurs à 500.000 euros-, 28% en 2020, 26,5% en 2021 puis 25% en 2022.
Autre modification par rapport à la trajectoire jusque-là prévue: le taux réduit de 15% réservé aux entreprises réalisant moins de 38.120 euros de bénéfice annuel et disposant d’un chiffre d’affaires inférieur à 7,63 millions d’euros ne sera pas élargi aux grosses PME.
Bruno Le Maire a aussi annoncé la transformation de l’impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI), centré sur le seul patrimoine immobilier. L’immobilier professionnel continuera cependant à y échapper, comme le souhaitait le patronat.
« Nous allons répondre à vos attentes, le mieux possible », a lancé le ministre à l’adresse des chefs d’entreprise. « Répondez à celles des Français. Engagez-vous pour que cette transformation de notre économie et de notre marché du travail se traduise par plus d’embauches », a ajouté le ministre, assurant que la politique du gouvernement profiterait « à tous et pas à quelques-uns ».
Merci de commentez à cet article sur notre blog !
Plus d’infos et/ou nous contactez :

