La bonne gestion d’une trésorerie passe par la maîtrise de son besoin en fonds de roulement (BFR). Voici quelques conseils d’expert-comptable pour diminuer son BFR.
Entre les encaissements et les décaissements, il existe un décalage qui, s’il se creuse, peut entrainer des difficultés de trésorerie. C’est le besoin en fonds de roulement (BFR). Stocks, crédits clients (le temps qu’ils mettent à payer), dettes fournisseurs… en jouant sur tous ces leviers, vous pouvez réduire le BFR. Voici les conseils de Jérôme Ledig, associé expert –comptable chez In Extenso.
#1 Alléger les stocks
Le stock correspond aux achats de marchandises ou de matériaux qui attendent d’être utilisés. Plus le stock grossit et plus le BFR augmente. Faîtes en sorte d’accélérer la rotation des stocks, et de commander au plus juste afin de n’avoir en réserve que les produits dont vous avez réellement besoin. « Beaucoup de PME n’en ont pas conscience, mais elles peuvent négocier le rythme des livraisons avec leurs fournisseurs », conseille Jérôme Ledig. Mieux vaut échelonner les livraisons plutôt que de se faire imposer une énorme commande qui va générer du stock et réduire la trésorerie. Et n’oubliez pas que rien ne vous empêche en plus de négocier des délais de règlement plus longs avec vos fournisseurs.
#2 Créances client : acompte et prélèvement automatique
Laisser s’éterniser ses créances risquent de plomber votre BFR. « Le premier conseil que l’on peut donner, c’est demander systématiquement un acompte à la commande représentant entre 30 et 40 % du montant total », estime Jérôme Ledig. Il est également impératif de prévoir, dans ses conditions générales de vente, un délai de paiement à l’issu de la prestation ou de la livraison du bien. Par exemple, un paiement dans un délai de 30 jours maximum. Ne fixer aucune règle du jeu, c’est laisser la porte ouverte à tous les dérapages.
Sur le paiement lui même, prévoyez comment il va s’opérer. « Le paiement par prélèvement est la meilleure des options parce que c’est vous qui avez la main », recommande Jérôme Ledig. Il suffit de faire signer au client une autorisation de prélèvement et de fixer une date d’échéance.
#3 Affacturage ou financement Dailly : céder la créance
« Si votre entreprise a des besoins récurrents de trésorerie, par exemple une start-up en forte croissance, l’affacturage est une piste à étudier », soutient Jérôme Ledig. L’affacturage consister à céder les créances d’un poste client à un organisme financier. Lequel va vous verser un acompte à chaque facture et s’occuper du recouvrement. En contrepartie, vous devrez payer une commission, équivalente à 1 à 2 % du chiffre d’affaires. Mais en rajoutant divers frais et services, l’addition peut monter jusqu’à 15 %.
Pour des besoins plus ponctuels et limité en montant, il existe le financement Dailly, un peu moins onéreux. Le principe est le même que l’affacturage : céder la créance à un établissement financier contre une avance de trésorerie.
#4 Relancer le client avant même l’échéance
Le jour où vos clients traînent pour payer, soyez préparer à employer les méthodes les plus efficaces. Cela suppose d’avoir indiqué, dans les conditions de vente, des règles du jeu précises. Par exemple, un paiement dans les 30 jours maximum après la livraison. A vous ensuite de prévoir un plan d’action en cas de retard. « Faîtes comme certains grands groupes : quelques jours avant l’échéance, envoyer un petit mail de rappel au client », recommande Jérôme Ledig. Ensuite, n’attendez pas pour effectuer une première relance par téléphone, puis au bout de 10 jours envoi d’un courrier de rappel, puis encore 10 jours plus tard relance avec AR, etc.
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